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Kvaratskhelia, et bien là – France – Paris Saint-Germain


Dans l’intimité des bains de soufre du vieux Tbilissi, rien de tel qu’un combo slibard, claquettes et serviette sur l’épaule pour se laisser aller à quelques confidences géopolitiques. « Russia ? Bad ! France, good ! », analyse l’employé local, spécialiste de l’art du kisi, une technique de massage typiquement géorgienne. Malgré un anglais niveau débutant sur Duolingo, celui que les rugbymen qualifieraient de « beau bébé » ne se décourage pas et enchaîne sur une radiographie sportive de son pays. « Me ? Boxing, explique-t-il, comme si sa carrure d’équarrisseur laissait la moindre place au doute. Judo : Georgia good. Football : Georgia bad… » Seau d’eau brûlante dans la gueule : « But Kvara, good ! » Seau d’eau glacée : « Kvara, very good !! » De son nom complet Khvicha Kvaratskhelia (prononcer « Rouicha Kouaratsrelia »), l’ailier du Napoli est donc à la fois le joueur le plus rafraîchissant de cette saison 2022-2023 et l’idole d’un pays où masser équivaut à frotter le corps le plus fort possible, infliger des grandes tartes dans le dos et balancer des bassines d’eau dans la tronche. Le tout dans une ambiance moite fleurant bon l’œuf pourri.

De quoi filer la nausée aux recruteurs des grosses écuries européennes, qui se demandent encore comment ils ont pu passer à côté d’une pareille affaire. À une époque où n’importe quel môme d’un mètre vingt avec un tant soit peu de talent n’a plus de secret pour les scouts du monde entier, la réponse se trouve quelque part dans cette Géorgie sortie des radars footballistiques depuis, grosso modo, le début des années 1990. Une époque où il était encore possible de s’exciter sur les derniers phénomènes venus de l’autre côté du rideau de fer – coucou Hristo Stoitchkov, Gheorghe Hagi et Andrei Chevtchenko. Depuis le tournant du millénaire, aucun joueur issu de l’ex-bloc de l’Est n’a explosé aussi soudainement à la face de l’Occident. Aucun, jusqu’à ce type de 23 ans à la barbe de guérillero et au nom imprononçable. Un ovni qui joue le buste droit, la tête haute et les chaussettes à mi-mollets. La marque des grands.

Dans le package Davitashvili

À l’image de tous les cracks, la carrière de Kvaratskhelia a débuté dans un endroit pas vraiment instagrammable. En l’occurrence, le stade Maracana du quartier de Saburtalo. Une enceinte dont la vétusté a notamment fait bégayer Andrés Carrasco. En 2011, cet ancien formateur de la Masia quitte le confort du FC Barcelone pour prendre en charge les catégories de jeunes du Dinamo Tbilissi. Sa mission principale ? Dénicher les graines de stars locales. C’est dans cette optique qu’il découvre le Maracana à la sauce géorgienne. Un crassier dont la pelouse synthétique est alors gangrenée par d’innombrables nids-de-poule. « Cet endroit, il faut le voir pour le croire, c’est indescriptible… À côté, le terrain de mon village en Espagne, c’est un billard ! », se marre Carrasco.

Dire qu’il nous a éblouis au premier coup d’œil serait un mensonge. Il avait des qualités d’élimination, mais était un peu rustre techniquement, ses contrôles de balle étaient moyens.

Andrés Carrasco, le formateur espagnol qui a découvert le Géorgien

Le Catalan gare sa bagnole sur un parking situé aux abords d’immeubles austères, s’étonne de voir la neige tomber et constate que rien n’a vraiment changé à l’endroit où il a découvert Khvicha. Pour accéder au terrain, il faut toujours enjamber cette palissade qui protège l’entrée d’on ne sait trop quoi, puis traverser une décharge jonchée de carcasses d’appareils de musculation. Bonne nouvelle : la pelouse a été refaite. Aujourd’hui, elle accueille même des matchs de deuxième division. « Quand je suis venu ici il y a douze ans pour cette journée de détection, un talent nous a immédiatement sauté aux yeux », se souvient Carrasco. Le gamin en question évolue alors au FK Avaza, il s’appelle Zuriko Davitashvili et porte aujourd’hui le numéro 22 de l’AS Saint-Étienne. « Concernant Kvara, dire qu’il nous a éblouis au premier coup d’œil serait un mensonge, poursuit l’Espagnol aux faux airs d’Éric Judor. Il avait des qualités d’élimination, mais était un peu rustre techniquement, ses contrôles de balle étaient moyens. »

Des limites qui soulèvent quelques doutes, d’autant qu’au moment de donner son feu vert pour enrôler le duo offensif, le Catalan découvre une étrange coutume locale. « Ici, la condition pour engager des joueurs était d’offrir un contrat à leur coach, rejoue le formateur. C’était une pratique normale à l’époque. Donc pour incorporer ces jeunes que j’aime bien, je dois prendre cet entraîneur dont je ne connais pas la manière de travailler. C’est un package, en fait. Résultat, on a dû intégrer à notre staff le père de Davitashvili, qui entraînait le FK Avaza. Il est devenu le coach de la génération 2001. » Dans la boîte à souvenirs de l’ancien employé blaugrana, il y a également cette visite lunaire chez les parents de Giorgi Chavketadze. Les géniteurs de l’actuel international géorgien sont alors d’accord pour que leur rejeton intègre l’académie du Dinamo. À une condition : l’opération du cœur de l’ancien coach de leur fils doit être prise en charge par le club. « Ça fonctionne comme ça ici, souffle Carrasco. Je crois que c’est une question d’honneur et d’engagement. »

« Chaque Géorgien a l’espoir qu’il soit l’élu »

Fatigué par tant de négociations, l’Espagnol quitte finalement la Géorgie en 2013. Il laisse derrière lui le jeune Kvara, qui apprend encore à gommer ses lacunes dans les installations du nouveau centre de formation du Dinamo, inauguré en grande pompe par Andrei Chevtchenko et Cristiano Ronaldo cette même année. Comme la plupart des pépinières, la Dinamo Academy, posée dans le quartier de Dighomi, a choisi de tapisser ses murs de mantras faussement inspirants. Une déco regrettable qui jure notamment que le « Future starts here ». Celui de l’ambidextre a toutefois tardé à se dessiner. Alors que son pote Davitashvili brille, Khvicha doit la plupart du temps se contenter de l’équipe B de sa catégorie. « Il ne faut pas croire le mythe selon lequel chaque joueur talentueux est comme Messi, une pépite depuis son plus jeune âge », recadre le globe-trotter Carrasco, revenu à Tbilissi en 2022 après avoir roulé sa bosse au Koweït, au Shakhtar Donetsk et en Australie. Pour donner un réel aperçu de son sens du dribble, celui qui a débuté dans l’élite avec son club formateur à l’âge de 16 ans fait le choix étrange de signer au FK Rustavi. Un club sans standing dont le stade est situé à mi-chemin entre la capitale et la frontière avec l’Azerbaïdjan. Une voie de garage ? Pas vraiment.

Après une dizaine de petits matchs, le Lokomotiv Moscou l’enrôle et le cède à son tour au Rubin Kazan. Largement suffisant pour que le joueur honore sa première sélection avec la Géorgie en 2019 contre Gibraltar. « Il est arrivé en jouant sans crainte, avec cette envie de défier, de jouer les un-contre-un, de prendre des risques, de dribbler, en salive encore Rati, community manager du Dinamo. On avait perdu ce genre de joueurs en Géorgie depuis les années 1990. On a tout de suite réalisé que c’était le talent dune génération, et depuis son apparition, chaque Géorgien a l’espoir qu’il soit l’élu. »

Seul bémol : à l’époque, le prodige brille dans un pays qui occupe illégalement 20% du territoire géorgien. Le fait que Kvara exhibe son talent dans l’ancienne puissance coloniale fait d’ailleurs grincer quelques dents. Celles de Giga Bokeria, notamment, qui fut l’un des instigateurs de la révolution des Roses de 2003 (mouvement pacifique qui mena à la démission du président Edouard Chevardnadze, ancien ministre des Affaires étrangères de Mikhaïl Gorbatchev et accusé de corruption, NDLR). « Kvara a été critiqué, même si les gens ont été plus tolérants avec lui qu’avec Tornike Shengelia, le capitaine de l’équipe nationale de basket qui a signé au CSKA Moscou, le club de l’armée russe, souligne l’ancien membre du parlement de Géorgie. En matière de symbole, c’est quelque chose que je ne pourrai jamais totalement pardonner. » Par patriotisme, Bokeria a ainsi toujours refusé de suivre les performances de Kvaratskhelia dans le championnat russe. À l’époque, d’autres acceptent plus volontiers de s’asseoir sur leurs principes pour voir jouer la nouvelle fierté nationale, élue meilleur espoir du championnat lors des saisons 2019-20 et 2020-2021.

Agent trouble et braquage à la napolitaine

Avec ses boiseries trop lustrées et ses dorures clinquantes, l’hôtel Ambassadori a le goût un peu tapageur des palaces post-soviétiques. Dans le restaurant de l’établissement, quatre margoulins aux vestes cintrées et allure louche discutent affaires autour d’une grande table ronde. Plus au fond, dans une salle à l’abri des regards indiscrets, deux hommes boivent du thé en tirant sur leur Iqos. Il s’agit de Badri Kvarastkhelia, « père de » et ancien meilleur buteur du championnat azéri, et de l’agent de Kvara, l’exubérant Mamuka Jugeli. « La réponse géorgienne à Mino Raiola », aime-t-on plaisanter à Tbilissi. Une manière polie de dire que ce quinquagénaire affable aux yeux tombants et à l’embonpoint prononcé traîne son lot de casseroles. Ancien directeur sportif de l’Anzhi Makhatchkala et éminence grise de plusieurs autres clubs russes, il est notamment suspecté d’avoir truqué plusieurs matchs. Accessoirement, une vidéo de lui frappant un arbitre circule toujours sur internet. Son ombre imposante plane aussi sur le départ précipité de son protégé du Dinamo Tbilissi en 2016. Face au refus du président Roman Pipia de lâcher quelques gros billets en échange de la permanence de Khvicha dans son club formateur, le représentant aurait orchestré la fuite du joueur vers le fameux FC Rustavi.

Une chose est sûre : le souriant Mamuka est un agent comme on n’en fait plus. À une époque où la maîtrise de l’anglais est devenue un impératif, lui s’exprime uniquement en russe ou en géorgien. Pratique. Entre deux gorgées de thé, il cultive son côté old school en assurant par exemple n’avoir jamais signé de contrat avec les Kvarastkhelia : « Nous sommes des amis engagés mutuellement, presque une famille, signer un contrat entre nous serait une insulte. » Loin des discours convenus des agents modernes sur le bien-être de leurs clients, Jugeli ne s’encombre pas non plus avec toute cette mode du selfcare. « Khvicha joue et Badri et moi on pense, c’est notre métier », simplifie-t-il. Son boulot l’a aussi conduit à exfiltrer son poulain du Rubin Kazan lorsque Vladimir Poutine s’est mis en tête d’envahir l’Ukraine. « Il y avait une forte pression de l’opinion publique pour qu’il quitte la Russie, explique l’agent. On savait déjà qu’il signerait un contrat avec un club européen en fin de saison. Le président du Rubin, qui est un bon gars, a tenu parole et l’a laissé partir avant. C’est là qu’on a décidé qu’il allait terminer la saison au Dinamo Batoumi. »

Dans les un-contre-un, Diego était le dieu du football, mais Kvara marche sur ses pas, il est sur le bon chemin.

Luciano Spalletti, son coach à Naples

Le retour en Géorgie du fils prodigue, qui s’est toujours contenté de positions tièdes sur la guerre en Ukraine, met le pays en émoi. À Batoumi, sorte de Dubaï miniature au bord de la mer Noire, c’est l’effervescence. L’Adjarabet Arena fait systématiquement le plein pour assister aux exploits de l’ailier virevoltant. Les stades champêtres aux quatre coins du pays accueillent Kvara comme un héros. Pour le derby des Dinamo, 25 000 personnes – record d’affluence du championnat – se bousculent dans un stade Boris-Paichadze qui sonne habituellement creux. Khvicha profite de ce retour aux sources pour planter 8 buts en 11 matchs avant de finalement signer au Napoli. Montant du transfert ? Dix millions d’euros. Un braquage dont est particulièrement fier le directeur sportif Cristiano Giuntoli. « Lorsque la Juve, la Roma et la Real Sociedad ont commencé à s’intéresser à lui, il était déjà à nous, se frotte les mains le dirigeant azzurro. La première fois que je l’ai vu, on était en plein confinement. À l’époque, on ne s’est même pas assis à la table des négociations parce que le Rubin Kazan en demandait 30 millions… Quand la guerre a éclaté et qu’il a signé au Dinamo Batoumi, je me suis empressé de prendre l’avion pour le signer pour trois fois moins. »

Depuis qu’il a posé ses valises à Naples, Kvara s’est déjà fait cambrioler son domicile. On lui a aussi volé sa Mini Country Man. « Ce sont des choses qui arrivent partout et pas seulement à Naples, minimise Jugeli. Khvicha adore la ville et ses habitants. » C’est le moins qu’on puisse dire. Immédiatement à l’aise dans son nouvel environnement, le numéro 77 s’offre un but et une passe décisive pour son premier match de Serie A (victoire 5-2 contre le Hellas Vérone). De quoi faire rapidement oublier le départ de l’enfant du pays, Lorenzo Insigne. La semaine suivante, face à son nouveau public, il inscrit un doublé contre Monza (4-0). Sous le charme, les Partenopei le rebaptisent illico « Kvaradona », pour la plus grande joie du paternel. « Cest une immense fierté que mon fils joue dans le club où le plus grand de tous les temps a évolué, s’émeut Badri Kvarastkhelia. Maradona est mon idole absolue. Pour moi, il y a Diego et les autres. » Pour Papa Kvara, il semble ne pas y avoir débat, mais à Naples, où l’exagération fait partie intégrante du folklore local, certains tifosi assurent tout de même voir du Diego dans les feintes du Géorgien. Le coach Luciano Spalletti a lui tenté de temporiser avant de s’adonner à pareil remix : « Dans les un-contre-un, Diego était le dieu du football, mais Kvara marche sur ses pas, il est sur le bon chemin, se réjouissait-il récemment en conférence de presse. C’est un dribbleur incroyable, il sait vraiment y faire pour étourdir les défenseurs. Si tu l’as face à toi, t’es mort ! »

Les Croisés, tu connais

Cet art de l’esquive fait évidemment lever les Géorgiens de leur canapé. À Tbilissi, distante de 2552 kilomètres du stade Diego Armando Maradona, les vestes et maillots Emporio Armani du Napoli Calcio sont même devenus les accessoires indispensables pour briller en société. Décalage horaire oblige, des personnes de tout âge se donnent rendez-vous à minuit dans les bars pour assister religieusement aux exploits du très pieux Kvaratskhelia en Ligue des champions. Même un Cremonese-Napoli est désormais susceptible de paralyser le pays. « Avant, personne ne regardait vraiment la Serie A et il fallait bien fouiller pour trouver un supporter de Naples en Géorgie. Aujourd’hui, on a l’impression que la plus grande préoccupation des gens, c’est que le club gagne le Scudetto », sourit Rati.

Le talent et le football offensif avaient un peu disparu chez nous, mais Kvara a redonné au pays le goût du vrai football géorgien.

Comme des milliers de ses compatriotes, le jeune homme ne s’est pas contenté d’admirer Kvara devant sa téloche. Il est parti en pèlerinage dans la Botte pour le voir jouer en vrai. Pas de bol pour lui, lors de son passage en Campanie à l’automne dernier, Kvara n’a jamais retiré sa chasuble. « C’était contre les Glasgow Rangers. Ça doit être le seul match de la saison où il n’est pas entré en jeu. Je l’ai juste vu s’échauffer le long de la ligne de touche », peste l’employé du Dinamo. La Kvaramania est telle que les agences de voyages vendent désormais des « Kvara Pack ». Giga Bokeria n’a pas encore testé les vols charters reliant les deux villes les jours de match, mais l’ancien élu a sa petite théorie sur la « Napolisation » express de ses compatriotes. « Par une ironie tragique, ma génération a grandi avec un rapport étrange avec le foot. Nous n’avions pas d’équipe nationale à supporter, car l’URSS n’était pas une option, même si elle était composée de Géorgiens. Pendant les Coupes du monde, tout le monde choisissait une équipe, et la mienne était l’Argentine. À cause de ça, en Géorgie, c’est devenu normal de supporter une équipe qui n’est pas vraiment la nôtre. C’est un héritage de cette époque. »

À lui seul, Kvara aurait donc réussi un double exploit : raviver la flamme chez un peuple qui, faute d’émotions, avait mis cette passion sous le tapis depuis plusieurs décennies, et surtout rendre sa fierté à un pays autrefois réputé dans tout l’empire pour sa gastronomie, son vin, ses plages et la douceur de son climat. Pour son football, aussi, le plus soyeux de l’ère soviétique. Avec comme figure de proue le Dinamo Tbilissi, vainqueur de la Coupe des coupes en 1981, ce qui en fait la seule équipe d’URSS avec le Dynamo Kiev à avoir remporté une Coupe d’Europe. Le tout en proposant un football offensif et fantasque, remis aujourd’hui au goût du jour par l’enfant du club. « L’hymne du Dinamo dit d’attaquer et dattaquer encore, mais ça ne suffit pas, il faut aussi jouer un football technique, fait de dribbles et de coups d’éclat, explique Rati, qui s’enflamme comme un tifosi napolitain. C’était très marqué à l’époque soviétique, où les Géorgiens étaient les artistes. C’était notre marque de fabrique. On était l’équivalent des danseurs de samba, les Brésiliens de lURSS ! »

Tout simplement considérée comme la meilleure du monde par le sélectionneur argentin César Luis Menotti, l’équipe menée par la séduisante paire de milieux de terrain David Kipiani-Vitali Daraselia n’a jamais vraiment trouvé d’héritiers. La première génération post-soviétique de la sélection nationale comptait bien quelques esthètes – les frères Arveladze, Temuri Ketsbaia ou encore Georgi Kinkladze –, mais ceux-ci n’étaient pas prêts pour le football moderne. Le succès à l’AC Milan de l’actuel maire de Tbilissi, Kakha Kaladze, deux fois vainqueur de la Ligue des champions dans les années 2000, ne suffit pas à sortir les Géorgiens de leur mélancolie. « Le talent et le football offensif avaient un peu disparu chez nous, mais Kvara a redonné au pays le goût du vrai football géorgien, s’enthousiasme Rati. Il a ravivé cet idéal et ce style dans nos esprits. C’est pour cela qu’on l’adore. »

Dream Bigger

À 23 ans (24 dans quelques jours), Khvicha Kvaratskhelia a appris à composer avec ce statut de meilleur ambassadeur d’un pays en soif de reconnaissance sur la scène internationale, avant de l’épancher lors d’un Euro historique en 2024. « Le Géorgien est hyper fier de son pays, de sa langue, de son écriture, de sa nourriture, de son vin, mais il manque parfois de reconnaissance internationale, médite Andrés Carrasco. Et puis, cest un pays qui a connu des difficultés, des guerres, c’est pourquoi toutes les images positives projetées sont importantes pour eux. Je crois que le fanatisme autour de Kvara est aussi dû à cela. Tout le monde se sent représenté par sa réussite. » À Tbilissi, l’ancien formateur du Barça a lui-même expérimenté cet arrière-goût d’indifférence. La sensation d’être « un peu seul ». Quand il vantait le talent des jeunes joueurs de son académie à ses collègues européens, il avait parfois l’impression de pisser dans un violon.

Son père et moi sommes fans du Barça, mais Khvicha aime le Real Madrid…

Mamuka Jugeli, le Mino Raiola géorgien

À vrai dire, pas grand monde ne s’offrait un billet d’avion pour superviser les promesses caucasiennes, dont le principal défaut est de ne pas disposer de passeport européen. « Faire signer un joueur géorgien a pourtant des avantages, défend l’Espagnol en parfait VRP du foot local. Économiquement, un Brésilien de 17 ans qui intéresse le Real Madrid vaut déjà 100 millions deuros. En Géorgie, tu peux t’appuyer sur notre expérience et investir sur des joueurs talentueux pour des prix bien plus raisonnables. » Willy Sagnol, sélectionneur de la Géorgie, a lui aussi connu les petits rires moqueurs quand il louait en France le talent de ses jeunes éléments. « Kvara, j’ai passé un an à tenter de convaincre les clubs français de le prendre. Tout ce que jai entendu, cest qu’il était cuit à la 70e. D’autres dirigeants m’ont dit qu’ils ne pouvaient pas prendre le risque de recruter un Géorgien, ou que ce n’était pas assez ambitieux pour leurs supporters », foudroyait-il en septembre 2022.

Depuis, le vent a tourné. Porté par sa locomotive napolitaine, le train du football géorgien est bien passé à la vitesse supérieure. Après avoir loupé de peu l’Euro 2020, la sélection a été promue deux fois de suite en Ligue des nations, une compétition en bois qui aura au moins permis au Bordelais Zuriko Davitashvili ou au gardien du FC Valence Giorgi Mamardishvili de valider leur ticket pour l’Europe de l’Ouest, mais surtout de se hisser en huitièmes de finale des derniers Championnats d’Europe des nations. « Je suis convaincu quon peut embêter nimporte quel adversaire », prédisait Alexander Iashvili, vice-président de la fédération, sans savoir qu’en Allemagne, les Croisés accrocheraient la Tchéquie (1-1), s’offriraient une victoire face aux remplaçants Portugais (2-0) avant de sortir avec les honneurs contre l’Espagne (1-4). Un an plus tôt, à l’hôtel Ambassadori, on rêvait encore plus grand que l’Euro et Naples. Khvicha, fan de Guti, rêvait de devenir le premier Géorgien à revêtir le maillot blanc du Real Madrid. Une idée qui n’emballait pas vraiment son entourage. « Son père et moi sommes fans du Barça, mais Khvicha aime le Real Madrid, se désole l’agent. Ce qui est sûr, c’est qu’il ne jouera dans aucune autre équipe italienne le jour où il quittera Naples… Kvara au PSG, ça aurait de la gueule. » Bien vu, ce sera bien en Ligue 1 et au Paris Saint-Germain qu’il pourra à nouveau se mesurer à Zuriko Davitashvili.

Par Arthur Jeanne, à Tbilissi // Article issu du magazine SO FOOT #205 (avril 2023)

Tous propos recueillis par AJ, sauf ceux de Sagnol sur RMC et de Giuntoli dans La Gazzetta dello Sport.



Kvaratskhelia, et bien là – France – Paris Saint-Germain

Bonjour à tous les fans de football ! Aujourd’hui, nous allons parler d’une jeune pépite du football géorgien qui a récemment rejoint l’un des clubs les plus prestigieux d’Europe : Paris Saint-Germain.

Il s’agit de Khvicha Kvaratskhelia, un milieu de terrain offensif de 20 ans qui a fait ses débuts professionnels avec le Dinamo Tbilissi en Géorgie. Sa créativité, sa vision du jeu et sa capacité à dribbler ont rapidement attiré l’attention des recruteurs de clubs européens.

Après avoir impressionné lors de ses débuts en Ligue des champions avec le Dinamo Tbilissi, Kvaratskhelia a attiré l’intérêt de plusieurs clubs de premier plan. Finalement, c’est le Paris Saint-Germain qui a remporté la bataille pour sa signature, faisant de lui l’un des jeunes talents les plus excitants à rejoindre le club cette saison.

Avec son arrivée à Paris, les supporters du PSG sont impatients de voir ce que Kvaratskhelia peut apporter à l’équipe. Sa capacité à créer des occasions et à marquer des buts devrait en faire un joueur clé pour le club dans les années à venir.

Alors restez à l’écoute pour voir comment Kvaratskhelia s’intègre à l’équipe du Paris Saint-Germain et continuez à suivre son parcours prometteur dans le monde du football. Allez Paris ! #Kvaratskhelia #PSG #ParisSaintGermain

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