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Olivier Guégan. : Ça s’est fait parce que je connais très, très bien Olivier Létang, le président du LOSC, qui est un ami. Je cherchais un gardien après le départ de Jérôme Prior et il a appuyé pour que je prenne Lucas. Engager un jeune gardien (19 ans à l’époque, NDLR), sans expérience, c’était un pari. Mais un pari gagnant-gagnant. Ses matches de préparation avaient été très bons, mais il s’était blessé à un ménisque et avait été opéré. Pour la petite histoire, le président Eddy Zdziech voulait le renvoyer à Lille, mais j’avais appuyé fort pour qu’on le garde.

Qu’est-ce qu’Olivier Létang vous avait dit, il y a quatre ans, concernant Lucas Chevalier ?

O.G. : Il a anticipé la suite, tout simplement. Il croyait fortement en son jeune gardien. Ils ont construit sa carrière en lui proposant d’aller faire une année pleine en Ligue 2. La saison précédente, il était troisième gardien de Lille derrière Mike Maignan et Orestis Karnezis. Lui n’avait que des matches de N2 dans les jambes donc il devait empiler des minutes chez les professionnels. À ce poste-là, l’expérience est importante. Lucas et le président Létang avaient sûrement le souhait qu’il devienne titulaire à Lille la saison d’après.

Revenons à ce début de saison 2021-22. Quels sont vos premiers souvenirs de Lucas Chevalier à Valenciennes ?

O.G. : C’était un gardien intéressant, décisif, avec de la personnalité, qui prend de la place dans le but et qui croit en lui. Malgré son très jeune âge, il dégageait beaucoup de maturité dans son jeu. Ses matches de préparation avaient été intéressants et sa blessure lui avait mis un coup d’arrêt. Mais derrière, si Valenciennes s’était maintenu, c’est certainement grâce à la grosse fin de saison de Lucas.

Est-ce que vous vous attendiez à ce qu’il atteigne le niveau qui est le sien aujourd’hui ?

O.G. : C’est un gardien qui avait déjà beaucoup de qualités : de l’envergure, un jeu aux pieds plus que positif et une capacité à être décisif sur sa ligne. Ce qui était bluffant pour son âge, c’était sa constance dans la performance. On savait, je lui disais dès le début d’ailleurs, que s’il poursuivait sa progression, il serait un gardien important dans le football français. Comme on dit, c’est quelqu’un de câblé. C’est-à-dire qu’il sait où il veut aller et qu’il se donne les moyens pour atteindre ses objectifs. En plus, il a un entourage très, très sain. C’est aussi une forme d’intelligence de bien savoir s’entourer. Aussi, Lucas ne subit pas le poste. Dans sa surface, il sait être agressif, performant. Puis au-delà de ses qualités, il a un mental à toute épreuve.

Dans quels domaines devait-il progresser à l’époque ?

O.G. : Je dirais qu’on progresse toujours dans tous les domaines, mais lui avait beaucoup de points forts. Il va très vite au sol, il est très dynamique dans les appuis et lit bien les trajectoires. Dans son but, il en impose et l’attaquant adverse doit faire un exploit pour marquer. Après, le petit axe de progression était peut-être le jeu aérien. Mais on peut dire qu’il avait déjà pas mal de choses en magasin.

Quelle était sa place dans le vestiaire valenciennois ?

O.G. : Ce n’est pas un grand bavard, il observe mais quand il a quelque chose à dire, il le dit. Lorsqu’il parle, sa voix porte. Dans mes échanges avec lui, j’avais senti qu’il avait beaucoup, beaucoup d’ambitions. Il ne se cachait pas pour les dévoiler et en plus il assumait derrière. C’est un gardien moderne qui est dans le Top 3 français actuellement. Il est déjà dans un grand club français mais il a le potentiel pour aller dans un grand club européen.

Quelles étaient ses ambitions ?

O.G. : Lui souhaitait jouer. A Valenciennes, il savait qu’il n’était que de passage mais il s’est investi à 100% dans le club et l’équipe. Son objectif était d’empiler les minutes en étant performant. Au départ, ce n’était pas gagné d’avance mais Lucas a assumé.

Qu’est-ce que vous vous dites quand vous voyez ses prestations XXL actuelles ?

O.G. : Je me dis qu’il est dans sa progression naturelle. Moi, je ne suis pas surpris que ça aille si vite pour Lucas. Parce que c’est la suite logique, tout simplement.

Est-ce que vous lui voyez un avenir en équipe de France (Lucas Chevalier a été convoqué pour la première fois en novembre 2024, NDLR) ?

O.G. : Pour l’instant, les deux meilleurs gardiens français sont là. Actuellement, Mike Maignan a de l’avance mais Lucas a de l’ambition. A terme, c’est sûr qu’il va postuler pour bousculer la hiérarchie.

Vous dites “les deux meilleurs gardiens français sont là”. Pour vous, Lucas Chevalier est actuellement le deuxième meilleur portier tricolore, devant Brice Samba et Alphonse Aréola ?

Dans quel championnat européen a-t-il le potentiel pour s’épanouir à l’avenir ?

O.G. : Il ira où il voudra aller. Mais je pense qu’il pourra s’imposer où il veut sans problème.